MON PURGATOIRE À MOI

Ok. Depuis maintenant presque un an, je me suis ouvert à la spiritualité. J’ai décidé de croire à une vie après la mort. À une nouvelle vie qui sera, bien entendu, destinée à servir mes propres intérêts : mon purgatoire à moi.

Je suis pas une personne violente, mais j’aime quand même ça la violence. Je profère quotidiennement des menaces de mort contre diverses personnalités publiques, je parle constamment de flipper des chars pis de péter des vitres, de crisser le feu pis de frapper des polices. Par contre j’ai vraiment pas commis mon quota raisonnable de méfaits pour dormir tranquille le soir. Il me manque une couple de rafles de molotov pour me sentir accompli. C’est pour ça que j’ai créer mon rack à vélo divin.

Ça, c’est la place où je vais quand je meurs. Pis y’a une criss de longue file de monde qui m’attend là. Pis c’est moi qui les a invités pour que je leur pète la yeule une fois pour toute. Chaque fois que je lis ou que j’entends s’exprimer un osti de dégénéré de droite, je lui donne un ticket pour mon purgatoire. Quand le taré en question va enfin crever, c’est là qu’il va m’attendre, pis je vais lui crisser la volée de sa vie.

Je sais qu’il vaudrait mieux les fesser tout de suite dans ce bas-monde, mais des fois c’est pas si facile, pis des fois j’ai pas le goût d’aller en prison. C’est pas très rad tu me diras, mais bon, comment dire : FUCK YOU. J’ai mangé pas mal plus de coup su’a yeule que j’en ai distribué pis il faut que j’avoue que ça me fait vraiment chier. Mon purgatoire, c’est comme s’arranger avec ce qu’on a.

Parfois je remets des tickets d’or. Les heureux-ses éluEs se voit alors discerner le titre « d’invitéEs d’honneur ». Ce que ça veut dire, c’est qu’ils-elles prennent place au début de la file pis qu’ils-elles auront droit au premiers uppercuts dévastateurs. Pis après leur courroux, à la différence des dangereux débiles standards, bin ils-elles retournent derrière la file.

Bien sûr, Rich Mart est de cette trempe et j’ai sincèrement hâte qu’il paye pour ses grandes idées de liberté d’expression. Bien sûr que j’ai hâte d’entendre l’accent fucked up de MBC avec pu de dents dans bouche. Bien sûr que Duhaime ne pourra pas s’empêcher de crier à la victimisation des flancs mous gauchistes pendant ma descente du coude finale. C’est difficile de hiérarchiser mes pulsions violentes envers tous ces fucking reacs, mais depuis une couple de semaine, j’ai mis ma priorité sur la vieille criss de Bombardier.

Sérieux fuck off Denise, va chier Madame, pogne donc le Covid qu’on en finisse. J’ai toujours trouvé que c’était une personne dégueulasse et elle avait clairement déjà sa place dans la file de la honte, mais là elle a dépassé une fois de trop les bornes. Je ne devrais pas m’en étonner, mais la crise sanitaire a mis le tapis pour un racisme gravement décomplexé. Et Denise s’en est donné à cœur joie :

« Comment accepter alors d’ouvrir nos frontières à des pays qui vivent dans des conditions sanitaires primitives où l’homme vit en promiscuité avec des bêtes sauvages dont il se nourrit ? »

Tu me FUCKING NIAISES criss de vieille gribiche de Neandertal.

« Pourtant, ce coronavirus s’est développé dans une partie du territoire où les pratiques d’hygiène féodales et les habitudes alimentaires plus que douteuses ne sont pas étrangères à l’apparition de ces saloperies. »

Yo, y’a des coups de barre de fer qui se perdent. C’est pour ça que j’ai créé mon rack à vélo. Parce que si je me fiais uniquement à la légitimité de varger des madames de son acabit, bin je croupirais en prison depuis longtemps. Pis je suis pas prêt à ça. J’ai pas fini de m’accomplir en tant qu’être humain. J’ai des projets, un avenir t’sais… Ce que je veux dire en fait c’est que j’aimerais quand même ça brûler des chars de cops pis péter davantage de vitres avant de me ramasser en prison ou dans mon purgatoire à moi. En attendant, c’est malheureux, mais je prend mon mal en patience.